CAISSE de

TRANSACTIONS

Exemples historiques de réciprocité

Une des premières traces marquantes de réciprocité économique et sociale se retrouve il y  environ 26 siècles en Judée. A cette époque sa population traverse une grave crise générale identitaire. Les anciens, vont imaginer un judicieux système. Pour renforcer la cohésion économique du groupe, ils instaurent le principe de réciprocité forcée pour toute consommation alimentaire. Les membres ne devront en aucune manière consommer une production alimentaire émanant de l'extérieur de la sphère sociale et religieuse. Les sages de l'époque occupant un rôle de directeur de conscience, la règle est généralement respectée. On peut très vite imaginer comment un tel système a pu enrichir ce groupe. Les acteurs de cet espace économique vendent à tous et partout, mais ne consomment exclusivement qu'au sein de leur propre sphère. Lorsque cela concerne quatre-vingt dix pour cent de la production économique d'un marché, on comprend aisément la rapidité avec laquelle le groupe prospère. Ce système s'est institutionnalisé - pour preuve les comités rabbiniques œuvrent chaque jour dans les restaurants encore aujourd'hui - d'autres communautés ont emboité le pas à la communauté israélite. Pour l'exemple les musulmans ont leurs propres règles (cf: Coran, La Table, V, 5) et leur propre comité qui régente et administre le contrôle et la régularité des viandes offertes à la vente. Outre l'aspect religieux et sacré pour le groupe, on constate que la logique économique de ce fonctionnement entraine une mutation profonde des habitudes de consommation. Cette pratique consumériste communautaire n'est pas neutre sur les résultats financiers de la sphère. Elle imprime dans les esprits un réflexe de réciprocité qui de manière totalement inconsciente entraine les acteurs à ne consommer qu'auprès de la communauté. Des exemples de réciprocités communautaires sont très nombreux. A l'échelle macro économique, on peut citer dans le secteur agricole des années 60,  le prélèvement communautaire sur les biens agricoles importés qui offrait à ceux de la communauté un avantage en termes de prix. L'OMC a mis un terme définitif à cet avantage.